Le 16 novembre 2022, une trentaine de directeurs de sécurité ont réfléchi, avec quatre experts en sécurisation de grands évènements, sur « les mesures à prendre pour le parfait déroulement d’un grand évènement» ; cette problématique, souvent réservée à des experts étatiques, révèle toujours son importance et sa sensibilité lorsqu‘une entreprise ou une collectivité organise un évènement important. Les principales conclusions de ces échanges, très enrichissants, sont rapportées ci-dessous.
1. La sécurisation
Un grand évènement, dont une définition formelle existe dans une CM d’avril 88, doit être compris comme un évènement présentant un intérêt majeur, en volume humain et en sensibilité, dans un environnement à risques : AG (en entreprise), salons/colloques ; rencontre sportive sur un/plusieurs lieux (JO, foot, rugby, cyclisme, …), meetings politiques, concerts outdoor et indoor, festival (Cannes), manifestations, visite d’un haut dirigeant français/étranger, …
La sécurisation porte sur la sécurité globale car la frontière entre la sureté (intentionnel ; prévention face à la malveillance) et la sécurité (non intentionnel ; risques accidentels) n’est qu’une chimère.
Le responsable reste l’organisateur (privé /étatique) mais le directeur de sécurité assumera ses responsabilités.
Les principales menaces à prendre en compte sont : terrorisme, incendie, accident, météo (orage, neige), incidents techniques, vols/rackets, fraudes, mouvements de foule/panique, individus perturbateurs, législations, …et médiatiques et cyber.
Les instances étatiques de sécurité sont systématiquement impliquées pour la sécurisation des grands évènements pour lesquels le public est présent dans un contexte significatif (sensibilité, menaces, risques).
La présence de forces étatiques doit être rassurante pour l’organisateur et restera modulée en fonction de l’évènement.
Tout organisme voulant l’appui de forces étatiques devra respecter une demande officielle mais cet accompagnement pourrait être, aussi, obtenu grâce à de bonnes relations de proximité.
Toutefois, il faut reconnaitre que les forces de sécurité privée conserve un rôle déterminant dans cette sécurisation car les agents de sécurité sont toujours, en temps réel, au contact sur le terrain et de la réalité.
2. L’organisation de la sécurité
Les entités impliquées doivent être clairement définies avant l’évènement : organisateurs de l’évènement, sécurité privée, sécurité étatique, pompiers, accueil, santé …et, autant que faire se peut, les médias, la communication, les assurances, la logistique et les services d’évacuation.
La préparation est capitale et doit être très rigoureuse : les rôles et les frontières de responsabilité de chaque entité doivent être minutieusement définis et des scénarios d’incidents peuvent être joués à froid.
Avant tout évènement, il est impératif de respecter la démarche sécurité élémentaire : définition de l’objectif de l’évènement, renseignement sur tous les créneaux (réseaux sociaux, ...), identification des menaces, analyse des vulnérabilités présentes, réduction de ces vulnérabilités par des solutions sécuritaires adaptées (architecture de sécurité), listage des risques résiduels, mise au point des plans de secours.
L’apport de la technique est indispensable pour renforcer la sécurité : hypervision, caméras de tous types, drones de surveillance, moyens anti-drones, détecteurs comportementaux, barrières de sécurité (« n » niveaux), énergie de secours, moyens télécom, traitement/massification des signaux faibles, journalisation, …
Quelques points de vigilance peuvent être mentionnés : identification des non-dits/non- écrits, surveillance de tous les accès (livraisons, individus, ...), disponibilité des moyens de secours, vigilance autour des lieux de consommations, attention à la fluidité des entrées/sorties, nécessité de surdimensionner les moyens de sécurité, sécurisation des moyens radios de sécurité.
L’architecture sécuritaire et la coordination entre les acteurs sont obligatoires, surtout dès la préparation.
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